Fake news concernant les implants mammaires et les seins

« …… Quand on remplace des implants mammaires il faut mettre à chaque fois plus gros… »
C’est faux ! On fait ce que l’on veut en ce qui concerne le volume : remettre le même volume, ou plus gros, ou plus petit ! Il y a toujours, quel que soit l’âge, une réadaptation des tissus sur le nouvel implant, sauf si le sein tombe vraiment, dans le quel cas il faudra faire un lifting des seins ou plastie mammaire pour ptose avec cette fois des cicatrices péri aréolaire, verticale et si nécessaire horizontale.

« …..Si le sein tombe ou si une aréole est trop large, on peut corriger les choses en faisant simplement une cicatrice autour de l’aréole en enlevant de la peau à la pointe du sein pour le remonter ou en enlevant une bande d’aréole pour diminuer son diamètre…. »
Cette technique qui s’appelle le « Round Block » (fig 9) a la prétention alléchante d’éviter pour ce faire toute cicatrice verticale et/ou horizontale en T …. Mais à quel prix !!



Même si le résultat immédiat peut somme toute contenter, il se dégrade rapidement avec un sein plat, amputé de la peau de sa pointe, mal remonté, avec une aréole qui, encaissant toute la tension, s’élargit et se déforme progressivement, ne restant pas ronde, retrouvant sa taille antérieure avec une cicatrice qui en fait le tour, large et irrégulière.( fig9)

J’insiste : si on veut diminuer la taille d’une aréole de façon stable et/ou remonter un sein, il faut une cicatrice verticale , seule à même de refaire un cône mammaire, tout comme un collage vertical créé un cône et transforme une feuille de papier en abat-jour… c’est le même principe.

Quand on regarde un visage, ce sont en premier les yeux que l’on regarde, et quand on regarde des seins, ce sont les aréoles : elles doivent être impeccables. C’est ce que permet la cicatrice verticale qui évite toute tension sur l’aréole en rétablissant une fenêtre aréolaire de diamètre adapté et qui va rester ronde et à la taille choisie, avec une cicatrice très fine dans la plus part des cas.

Dans le traitement de la ptose mammaire par lifting du sein ou plastie mammaire, la cicatrice horizontale associée est facultative, elle dépend de l’excédent cutané au pôle inférieur du sein.
S’il y en a un, il vaut mieux l’enlever par cette cicatrice horizontale située dans le sillon sous mammaire qui va petit à petit s’estomper ( sans jamais , comme toute cicatrice disparaître complètement) plutôt que de conserver cet excédent de peau qui lui ne diminuera pas.

« …… Un implant anatomique peut « tourner…. »
Dans mon expérience, pas plus qu’un implant rond !
J’ai observé 5 rotations d’implants posés par mes soins : toutes sur un axe vertical, la face profonde de l’implant devenant superficielle, avec apparition en surface de son rebord postérieur : 3 ont concerné un implant rond et 2 un implant anatomique.
Toutes sont survenues dans un même contexte de forte augmentation de poids pendant la grossesse avec distension majeure des seins suivie d’un fort amaigrissement, l’implant mammaire « se promenant » dans un sac mammaire devenu immense.

Je n’ai jamais vu dans nos indications esthétiques d’implant anatomique se coucher ou basculer « tête en bas », et c’est logique, si la loge est bien adaptée : tout le poids d’un implant anatomique est en effet situé à son pôle inférieur, ce qui le maintien évidemment en position verticale.
Le contexte de la chirurgie réparatrice du sein après ablation de celui-ci est bien sur différent car le chirurgien ne peut maitriser de la même façon la taille de la loge.

« ……. On m’a dit que j’avais des implants pour la vie !...... »
C’est faux ! Tout implant a une durée de vie limitée dans le corps humain, qu’il s’agisse d’un implant mammaire, d’une prothèse de genou ou de hanche, ou encore d’une valve cardiaque !

La prothèse mammaire vieillit car elle subit une agression mécanique par frottement des tissus et une altération chimique du silicone.
Les silicones ne sont pas des structures stables et se dépolymérisent progressivement dans le temps.
La paroi devient poreuse et finit par se déchirer et le gel de silicone devient plus irritant pour les tissus et plus diffusible, d’où le risque de migration du silicone (siliconomes) et d’inflammation des tissus autour du sein avec rétraction (coques) .

Il faut de principe remplacer les implants avant d’en arriver là !
La durée de sécurité d’un implant aujourd’hui admise, quel que soit la marque, est de 10 ans.

Cette fausse idée « d’implants mis pour la vie » vient du fait qu’un fabricant d’implants avait abusivement déclaré, il fût un temps, qu’il assurait ses implants à vie …. et en re fournirait gratuitement en cas de rupture…..( sans toutefois payer l’intervention…) or la garantie des vices cachés est due sans limitation par tout fabricant et l’usure n’est pas assurable…..